Un témoignage fort
Cela fait maintenant plus de 20 ans que, chez Fidesco, nous envoyons en mission des familles dans le monde entier. Elles apportent sur le terrain un témoignage d’engagement qui leur est particulier et qui résonne avec force auprès de ceux auprès de qui ils sont envoyés.
De retour de mission à Banigbé au Bénin, Julien et Daphné en parlent ainsi : “À bien des égards, vivre cette mission en famille a été d’une grande richesse. D’abord parce que cela nous a permis de vivre ensemble pour une mission commune. Nos échanges en couple et en famille étaient nourris de ce pour quoi nous nous levions chaque matin : servir. Et nous partagions davantage de temps tous les 5.
La présence de nos filles a permis de casser des barrières très rapidement avec les Béninois qui sont friands des sourires des petits et aiment leur offrir toutes sortes de friandises. « Avec le temps, nous nous rendons compte à quel point notre présence, en tant que famille, était un témoignage. »
Facteur d’intégration
De fait, certains parents peuvent s’interroger sur la capacité de leurs enfants à renouveler entièrement leur cercle d’amitiés en arrivant sur le terrain, leur capacité à surmonter la peine de quitter leurs amis et leur famille pendant deux ans. Cependant, l’adaptabilité et l’ouverture dont font preuve en général les enfants, n’est plus à prouver. Beaucoup de familles ont ainsi fait l’expérience de voir leurs enfants s’acculturer bien plus rapidement qu’eux à leur pays de mission.
Xavier et Albane, en mission à Salvador de Bahia au Brésil, en témoignent : “Nous découvrons les richesses de la mission en famille : nous sommes impressionnés par l’adaptabilité et la simplicité de Maxence qui accueille bien mieux que nous certains bouleversements du quotidien. Ainsi, quand on croise dans la rue un mendiant à l’aspect inquiétant ou repoussant, sans s’en soucier, il lui fait de grands signes et des sourires. De même, peu importuné par la mauvaise odeur qui se dégageait d’un chantier autour de toilettes publiques, on l’a vu courir vers les ouvriers pour leur envoyer des beijos.
Enfin, quand nos voisins décident chaque vendredi, samedi et dimanche soir d’abreuver la rue d’une musique type techno de favela de très bas étage mais à très très (trop) haut niveau de décibel, alors que nous haussons les épaules, nous irritons ou commençons à pester sur ces voisins pénibles et complètements déraisonnables, Maxence commence à se déhancher et à taper des mains : « Bah quoi papa et maman, vous ne dansez pas ? ». C’est une source d’apprentissage pour nous : voir en chaque instant, en chaque personne la beauté qui s’en dégage et se dépouiller de nos a priori et de notre manière de voir les choses parfois trop sombre.”
Et pour la mission ?
En famille, d’autant plus peut-être avec de jeunes enfants, la disponibilité à la mission est différente de celle d’un couple sans enfant ou d’un célibataire. Cette réalité, pas toujours évidente à accepter est pourtant une clef pour entrer dans la posture de missionnaire.
“Nous devons consentir à notre mission en famille. Si nos enfants sont des booster pour la rencontre avec les Timorais, ils sont aussi ceux qui posent des limites à ce que nous pouvons envisager de faire : ils font une sieste par jour, ne sont plus dehors après 20h, ils ne savent pas attendre 3 heures sans bouger…Parfois, nous nous sentons en décalage avec ces frères timorais que nous sommes venus servir. Consentir c’est aussi accepter que nous ne sommes pas touristes et que nous ne connaîtrons sûrement pas le pays sur le bout des doigts. Notre mission est de demeurer auprès de ceux que nous venons rencontrer, c’est de vivre ce qu’ils vivent. Alors, notre vie est simple.” témoignent Arthur et Fanny, en mission au Timor oriental.
En bref : “Être en mission avec de jeunes enfants est à la fois extraordinaire car tous les quatre nous n’avons jamais passé autant de moments ensemble, jamais autant prié en famille, jamais vécu une telle aventure… et à la fois on ne peut plus ordinaire, avec des couches à changer, des colères à gérer, deux petites filles à éduquer, à câliner… et ce, dans une culture extrêmement différente.” Louis et Quitterie, en mission à Hualpen, au Chili.
Aleteia est allée enquêter auprès de familles parties en mission avec conjoints en enfants…
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